la mer amère (et acide)

L'absorption massive de CO2 par les océans
entraine un processus d'acidification.
Notre monde est acide.

Une étude internationale a mis en évidence des résultats impressionnants : 48% du CO2 que l’homme à émis depuis l’ère industrielle est à présent dans l’océan, soit 120 milliards de tonnes de carbone. Pire, cette accumulation se poursuit au rythme de 25 millions de tonnes chaque jour ! Et cette masse colossale qui était il y a seulement deux siècles profondément enfouie dans les entrailles de la Terre sous forme de charbon, de pétrole ou de gaz, est en train de modifier profondément la chimie océanique.

Plus le CO2 augmente, plus de pH de la mer s'abaisse.
Le CO2 est soluble et en se dissolvant dans l'eau de mer une partie donne du HCO3 négatifs et donc des ions + , responsables de la baisse du pH et donc de l'acidification.

Ce processus est connu et s'ajoutent en plus d'autres facteurs tels que l'élévation de la température, et les émissions gazeuses toxiques telles le soufre et l'azote des engrais finissant dans les océans . (note : la prolifération des algues vertes qui produisent des gaz mortels en qui polluent les plages de Bretagne est directement liée à l'épandage dans des terres saturées de lisiers et autres déchets provenant de l'élevage industriel intensif des porcs...comme quoi...) . Les espèces vivantes qui utilisent des carbonates pour fabriquer leurs coquilles en carbonate de calcium, vont être de plus en plus menacées, et on sait que graduellement certaines seront vouées à l'extinction : crustacés, mollusques, coraux, gastéropodes, et aussi...certaines algues.

* dans 50 à 100 ans , les squelettes externes de certains organismes marins pourraient se dissoudre et ne plus pouvoir se former.

Emission sur France Inter du 7 Décembre 2009
(texte & audio : cliquer dans la colonne à droite)
(article blog Epoca: cliquer sur le fichier audio)


Martin Rees, président de la Royal Society, l’académie de science de Grande-Bretagne a déclaré que ce phénomène d’acidification des océans va entraîner une « catastrophe sous-marine ». Il déclare :
« Les effets seront visibles dans le monde entier, menaçant la sécurité alimentaire, réduisant les protections côtières et affectant les économies locales qui pourraient être moins capables de le tolérer à ce moment-là »

Le CNRS a mis plusieurs laboratoires sur ces études et déclare :
"Et si le CO2 atmosphérique continue d'augmenter, il est très probable que vers la fin de ce siècle l'eau de mer devienne corrosive pour l'aragonite dans tout l'océan Austral ainsi que dans une partie du Pacifique Nord. "


En étudiant l'état des recherches et les alertes scientifiques , on s'aperçoit vite que les français (projet Epoca, CNRS,...) sont encore au stade des suppositions, des doutes, des hypothèses, comme s'ils devaient ralentir l'affirmation de la vérité alors que les anglophones (Royal Society...) sont déjà au stade très alarmiste, et proposent des solutions qui sont débattues en ce moment à Copenhague.

Le scandale du traitement des dangers des algues vertes montrent à quel point les lobbies français sont puissants face à des acteurs politiques ou institutionnels extrêmement influencés. Le préfet de Bretagne est visé par plus de 300 plaintes directes à cause de sa NON action. Et le nombre de morts liés aux émissions de gaz mortel de ces algues augmente en silence...la loi du silence. Même dans les milieux bien informés...

Les océans deviennent acides, et en bordure côtière les rejets de pesticides et de déchets azotés accélèrent et démultiplient ces processus toxiques.

Il faudra bien que des réunions de l'importance du Sommet de Copenhagen profitent à la légitimité de l'indépendance scientifique en France (et en général) et surtout qu'on arrète de vouloir avoir raison, pour pouvoir donner des leçons à tout le monde ...avec 10 ou 20 ans de retard. Car trop souvent ce qui devient évident pour l'opinion publique française l'est depuis très longtemps dans l'opinion et la culture collective mondiale...

vidéo en anglais, mais très intéressante : mérite de prendre le temps...

compléter cet article :
source de base : blog science : l'appel de copenhague
décroissance info
notre planète info
futura santé
communiqué du Cnrs
Epoca blog

(engl) science daily
(engl) Unesco oceanographic commission
(engl) ocean acidification